In Principio du Grand Prieuré Indépendant de France

Le Régime Ecossais Rectifié s’inscrit dans une Franc-maçonnerie moderne qui veut conserver la Tradition la plus pure ; pour cela il se réfère aux grands principes de Bienfaisance, de Respect de la Personne, des aspirations de Transcendance de l’Humanité, tels qu’ils ressortent, dans la lettre et l’esprit, des écrits les plus anciens et particulièrement ceux découlant de la Règle Maçonnique, des Codes, Rituels et Instructions approuvés au Convent Général de Wilhemsbad de 1782, du Code Maçonnique des Loges Rectifiées de France et du Code Général des règlements de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte arrêtés au Convent National des Gaules tenu en novembre 1778.
Le Rite Ecossais Rectifié soutient le perfectionnement individuel de l’Homme par ses efforts et son travail sur lui même afin de vaincre ses passions et progresser pour son bien être moral, social et matériel.
Cependant, le Rite Ecossais Rectifié est pratiqué dans plusieurs obédiences différentes dont le Grand Orient de France et ainsi il y a des pratiques, des orientations et des contours différents qui le bornent selon la structure qui l’accueille.
Nous avons souhaité préciser ici ce que sont les principes de la pratique de ce rite pour le Grand Prieuré Indépendant de France qui regroupe les loges constituées par les Francs-maçons du Grand Orient de France, titulaires des grades au delà de la Maîtrise dans le Rite Ecossais Rectifié.

Le Régime Écossais Rectifié au sein du Grand Orient de France, s’inscrit dans une Franc-maçonnerie spirituelle et moderne. Sa dimension chrétienne et chevaleresque assumée est empreinte de spiritualité. Elle s’appuie sur des traditions ancestrales et l’esprit de textes rédigés au XVIIIe siècle auxquels nous nous référons tout en les éclairant de modernité pour en révéler toutes les potentialités. L’ensemble est à considérer sous son angle philosophique, de règles de vie et de préceptes humanistes dans le cadre de la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, d’une liberté absolue de conscience et d’interprétation, sans prélat, hors de toute vérité révélée et affirmant le caractère essentiel de la laı̈cité. Cette Franc-Maçonnerie Rectifiée est inscrite dans le monde, mais n’y est pas enchaı̂née.

Le Régime Écossais Rectifié forme un tout cohérent porté du premier au dernier grade par un même souffle de libération de l’individu avec sa sensibilité de liberté absolue de conscience, de questionnement et de recherche de sa vérité conscient de ne pouvoir la trouver qu’au plus profond de lui-même. Historiquement, depuis bientôt 250 ans, il se compose dans notre Obédience, le Grand Orient de France de deux grandes structures principales, les Loges Symboliques dites de Saint Jean, placées sous l’autorité et la juridiction exclusives de l’Obédience, et les Loges Symboliques de Maı̂tres Écossais de Saint André et l’Ordre Intérieur relevant aujourd’hui du Grand Prieuré Indépendant de France.

Le Rite Écossais Rectifié qui y est pratiqué est ouvert à tous ceux qui acceptent ce cheminement initiatique et qui souhaitent s’y engager sincèrement, quelles que soient les convictions profondes de chacun.

Il promeut le perfectionnement individuel de l’Homme par ses efforts et son travail sur lui-même, par la pratique des vertus, afin de vaincre ses passions, abandonner ses préjugés et progresser dans son éthique vers son bien être spirituel, social et matériel, se transformer personnellement et intimement.

Il plonge ses racines au sein de l’ésotérisme chrétien, se référençant aux valeurs morales et spirituelles du Christianisme Primitif des origines et donc pré-Nicéen — il a gardé la référence au Grand Architecte de l’Univers (GADLU) — et s’alimente de valeurs dont l’Amour du prochain et le don de soi sont les plus représentatives. Il se réfère aux grands principes de Bienfaisance, de Respect de la Personne et des capacités de l’Humanité à l’Immanence et la Transcendance. Il pratique cette Bienfaisance envers tous les hommes, quelles que soient leurs origines, leurs nationalités, leurs situations, leurs religions et leurs opinions politiques ou philosophiques.

Ce rite se développe sous la forme d’un cheminement initiatique continu, cohérent et exigeant, organisé en deux étapes avec sa classe symbolique de quatre grades, ce qui en fait une singularité. Les trois premiers, qui marient la référence chrétienne par les engagements successifs pris par le candidat et un contenu cérémonial plutôt vétérotestamentaire, sont placés directement sous la seule responsabilité du Grand Orient de France. Les autres stades au-delà de la maı̂trise qui sont ceux de Maı̂tre Écossais de Saint André pour le quatrième grade symbolique, et Écuyers Novices et Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte pour l’Ordre Intérieur, sont dans une approche plutôt néotestamentaire, ésotérique, s’émancipant de toutes les professions de foi exotériques qui les rendraient dogmatiques. Ils sont pris en charge par le Grand Prieuré Indépendant de France, juridiction uniquement rectifiée qui en a l’exclusivité au sein du Grand Orient de France.

Il est résolument inscrit dans son temps et est à aborder dans sa globalité maçonnique comme un tout, vivant dans son époque, ouvert au monde, avec une âme, une unité dont la lecture des contenus continue d’évoluer avec le temps et marqué par la vie des groupes humains qui le pratiquent.
Le Grand Prieuré Indépendant de France propose une voie exclusivement masculine et offre la possibilité d’accueillir les Soeurs et les Frères désireux de poursuivre ensemble leur parcours initiatique sur la voie rectifiée. Il développe désormais, en ce sens, en son sein, une voie mixte.

Avec d’autres obédiences reconnues par le Grand Orient de France, le Grand Prieuré Indépendant de France est signataire de la charte d’Avignon, en date de décembre 2008, qui associe les institutions rectifiées porteuses « d’une référence à un principe de transcendance identifié à une Parole vivante au sein de nos assemblées, dégagé de tout aspect dogmatique qui ressortirait notamment d’Églises et de communautés religieuses, qu’aucun sacrement ou rite pratiqués dans une quelconque religion ne conditionne l’admission dans le Régime Rectifié, ni n’est exigé du maçon Rectifié, ni pratiqué dans nos assemblées, ni ne nous appartient de qualifier le caractère révélé d’une vérité ; qu’elles véhiculent également une référence aux valeurs morales et à l’approche ésotérique du christianisme des origines en particulier celui présent dans l’évangile de Jean ouvert à son Prologue à tous les grades du rite et enfin qu’elles portent également un principe de progressivité initiatique ».